Lever les freins à la logistique décarbonée

Avis d'expert

François Oudot, CEO de Bump
Publié le :
Mis à jour le :

La logistique serait-elle l’angle mort des efforts d’électrification de la mobilité ?

Chacun doit se réjouir que la France accélère en matière de déploiement d’Infrastructures de Recharge pour Véhicules Electriques (IRVE). Il y a quelques semaines, le seuil des 100 000 bornes de recharge rapide déployées sur le territoire a ainsi été dépassé. Mais on parle étonnamment peu de ce qui constitue pourtant un enjeu essentiel : l’électrification du secteur du transport et de la logistique. C’est le cœur du sujet quand on parle de décarbonation : 60% des émissions de CO2 de la mobilité proviennent des 20% de véhicules détenus par les entreprises, dont une large partie sont des véhicules utilitaires et poids lourds, qui parcourent souvent plusieurs centaines de kilomètres par jour. Or, toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour que ce secteur puisse passer à la mobilité électrique en toute quiétude.

Si les véhicules utilitaires s’électrifient de plus en plus, tout comme, plus lentement, les véhicules lourds (12 tonnes, 16 tonnes), il reste un important effort à faire pour faire du choix de l’électrique un choix gagnant.

Les 3 fondamentaux d’une logistique décarbonée

Pour réussir le pari de l’électrification, les professionnels de la logistique ont besoin de trois éléments clés :

  1.   Des bornes installées au sein des entrepôts et des parcs d’activité : installer une infrastructure en propre est indispensable pour garantir une offre de recharge adaptée aux besoins des chauffeurs et piloter ses opérations ;
  2.   Une infrastructure de recharge rapide – fiable – en agglomération, accessible aux poids lourds et véhicules utilitaires légers, proche des zones d’activité ;
  3.   Des business models adaptés : une installation sans financement et un paiement au kWh consommé, avec un prix inférieur à 0,60€ pour que l’électrique soit compétitif par rapport au thermique et au plein d’essence…

Dans cette équation à trois inconnues, les logisticiens ont la main sur la décision d’électrifier les flottes et d’installer des bornes sur leurs sites. Pour le reste, ils sont tributaires de ce que peuvent leur proposer les opérateurs et du maillage du territoire en bornes de recharge rapide. La transition vers l’électrique repose donc en grande partie sur les acteurs de l’infrastructure de recharge et sur les propriétaires fonciers, qu’il s’agisse de sites tertiaires ou commerciaux : ce sont eux qui doivent penser le déploiement de bornes, la puissance de charge adaptée aux besoins, la lisibilité des prix pratiqués, l’extension progressive de l’offre à des véhicules de plus en plus lourds et la priorité donnée aux professionnels sur l’utilisation des bornes.

Des freins encore trop nombreux

Force est de constater que sur ces derniers points, de trop nombreux freins demeurent.

  • Les bornes publiques sont beaucoup trop nombreuses à ne pas fonctionner. En moyenne, une session de recharge sur 4 n’aboutit pas. On peut se réjouir de voir que le maillage du territoire en bornes accélère rapidement, mais comment se satisfaire d’un taux de disponibilité de 75% ?
  • La grande majorité des bornes aujourd’hui ne sont pas adaptées aux professionnels et aux véhicules lourds.
  • Autre problème : en matière de recharge publique rapide, les prix pratiqués sont tout sauf lisibles, ils fluctuent de façon parfois incompréhensible et ne créent pas le climat de sécurité nécessaire pour les professionnels.
  • Les bornes de recharge ne sont pas forcément installées aux endroits les plus pertinents, notamment en cœur d’agglomération, et la place faite aux professionnels est souvent trop limitée. Chez Bump, nous opérons des hubs de recharge qui ont un usage « mixte » : accessibles au grand public la journée et réservés aux professionnels la nuit, par exemple.

 

L’opérateur de bornes, un véritable partenaire de la transition

Chez Bump, nous avons construit notre offre autour des besoins des professionnels (transporteurs, livreurs du dernier kilomètre, taxis et VTC…) : nous avons donc à la fois une vision précise de leurs problématiques et une capacité à y répondre de façon adéquate. Nos bornes, même utilisées tous les jours, 7 à 8 fois par jour, présentent un taux de disponibilité inégalé de plus de 98%. Notre offre « Zéro capex, zéro Opex » permet l’installation de bornes sans financement et un paiement au kWh consommé. Notre offre logicielle permet aux gestionnaires de flottes de suivre, selon le besoin, l’utilisation des bornes sur site et la recharge des véhicules en itinérance, avec des alertes sur les prix, la capacité à optimiser les déplacements pour s’orienter vers la borne de recharge la moins chère.

Car au-delà d’être un autre type de « carburant » pour le véhicule, l’électrique apporte aussi de nouveaux modes de fonctionnement au sein des entreprises (gestion des opérations, pilotage des coûts, remboursement des frais…). Les logisticiens ont réellement besoin de partenaires fiables avec lesquels travailler main dans la main.

 

Conclusion

Les contraintes réglementaires vont aller croissant, avec l’entrée en vigueur des ZFE (Zones à faibles émissions) ou des dispositions de la loi LOM (5% des places de parking des sites tertiaires et commerciaux devront être équipées de bornes de recharge d’ici 2025). Le secteur de la logistique doit pouvoir prendre à bras le corps l’électrification sans attendre ces contraintes et sans se heurter à des freins. Electrifier la distribution urbaine passera par des véhicules adaptés, des infrastructures de recharge, des prix compétitifs ; cela passera aussi par des changements d’ordre « psychologique » – des barrières mentales à lever – et surtout de l’innovation dans les business models de la mobilité.

 

En savoir plus : https://www.bump-charge.com/

 


 

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