Qui êtes-vous ? Pouvez-vous nous raconter brièvement l’histoire de votre startup ?
Nous sommes quatre associés passionnés (Didier Livio, Thierry Laval, Frédéric Volle et moi-même), forts de notre expérience auprès de nombreuses entreprises agroalimentaires et viticoles dans la mise en œuvre de leur stratégie RSE. En septembre 2022, nous avons créé Foodpilot pour combler le fossé entre les ambitions stratégiques et les résultats concrets en matière de durabilité que nous avions vécu durant notre carrière.
Notre plateforme digitale répond aux enjeux majeurs de l’industrie : adaptation au changement climatique, nouvelles attentes des consommateurs et respect de réglementations de plus en plus strictes.
Foodpilot propose une solution tout-en-un qui permet de piloter efficacement la stratégie RSE et l’empreinte environnementale de chaque produit, de la ferme à l’assiette, sur data spécifiques et vérifiées. Nous offrons trois outils clés : une collecte automatisée des données, la mesure précise des impacts qu’ils soient environnementaux, sociaux ou économiques et l’optimisation via une IA performante. Notre IA ne se contente pas de signaler les lacunes ; elle fournit des plans d’action concrets pour améliorer la durabilité sur toute la chaîne de valeur, même en cas de données manquantes.
Notre mission ? Accélérer la transition vers une industrie agroalimentaire plus durable tout en simplifiant la vie des entreprises.
Comment avez-vous été amenés à collaborer avec un grand groupe ou une startup dans le cadre d’un projet d’Open Innovation ?
Chez Foodpilot, nous croyons fermement que l’innovation naît de la collaboration. Pour atteindre les objectifs de durabilité, il est essentiel de travailler en écosystème. C’est dans cet esprit que nous avons été amenés à collaborer avec des entreprises agro-alimentaires ou des organisations techniques à travers des projets d’open innovation. Foodpilot est une solution digitale ouverte, conçue pour s’enrichir des expertises les plus pointues sur chaque segment de la chaîne de valeur.
Par exemple, nous avons collaboré sur la filière porcine, avec l’Institut Technique Français du Porc (IFIP) et plusieurs acteurs de la filière (par exemple Aoste) pour co-construire des modèles et des outils pour évaluer les impacts environnementaux combinant notre savoir-faire en collecte automatisée de données, avec leur expertise sectorielle.
Ce projet a non seulement permis de répondre efficacement à leurs enjeux de durabilité, mais aussi de créer une synergie vertueuse qui a amplifié l’impact de notre solution. En intégrant des solutions complémentaires, nous avons pu accélérer l’adoption de pratiques durables à grande échelle, tout en apportant une vue holistique sur la chaîne de valeur.
Cette collaboration a renforcé notre conviction que l’open innovation et les écosystèmes collaboratifs sont des leviers clés pour repousser les frontières de l’innovation et générer un impact durable. Nous restons ouverts à toute initiative similaire, que ce soit avec de grandes entreprises ou des organisations en quête de solutions disruptives.
Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés en travaillant avec un autre acteur (grand groupe, startup, université, lab) et comment les avez-vous surmontés ?
Lors de nos collaborations avec divers acteurs – qu’il s’agisse de grands groupes, d’autres start-ups ou d’organisations techniques – nous avons rencontré deux défis majeurs.
Le premier défi a été la gestion du temps. La temporalité d’un grand groupe est souvent très différente de celle d’une start-up. Les processus de décision peuvent être plus longs dans les grandes organisations, tandis que les start-ups, à l’inverse, sont orientées vers des itérations rapides. Pour surmonter ce décalage, nous avons mis en place des jalons de projet clairs, avec des points de synchronisation réguliers. Cela nous a permis de garder tout le monde aligné, tout en restant agiles pour nous adapter aux besoins du partenaire. Grâce à cette approche, nous avons pu avancer efficacement tout en respectant les contraintes temporelles de chaque acteur.
Le second défi a été la construction de la confiance. Travailler avec un acteur très établi peut parfois générer un sentiment de déséquilibre, surtout lorsque l’on est une jeune entreprise. Pour pallier cela, nous avons mis un point d’honneur à démontrer rapidement notre expertise et à livrer des résultats tangibles dès les premières phases du projet. Nous avons également favorisé la transparence totale dans nos échanges, en partageant nos avancées, nos incertitudes ou nos difficultés et en sollicitant les retours de nos partenaires dès que nécessaire. Cette transparence a été clé pour instaurer un climat de confiance et faire du partenariat un espace de co-construction.
Enfin, un autre défi fréquent est la compatibilité des outils et des systèmes. Pour résoudre ce point, nous avons conçu Foodpilot comme une solution ouverte, capable de s’intégrer facilement à différents environnements technologiques.
Quels sont, selon vous, les avantages majeurs de l’Open Innovation pour une startup ?
L’open innovation offre de nombreux avantages pour une start-up. Le premier atout majeur réside dans l’accès à des ressources et compétences complémentaires. Collaborer avec des institutions comme l’IFIP nous a permis de bénéficier d’une expertise technique pour affiner nos modèles et obtenir une validation scientifique.
Ensuite, l’open innovation favorise l’accélération du développement de solutions. En s’appuyant sur son écosystème, une start-up peut tester plus rapidement ses idées, affiner ses développements et accéder à des marchés plus larges, tout en réduisant les coûts et les risques liés à l’innovation.
De plus, cette approche renforce la légitimité et la crédibilité de la start-up. Être associée à un grand groupe ou à un acteur reconnu lui permet de gagner en visibilité et de convaincre de nouveaux clients. C’est une excellente opportunité de prouver la valeur de ses solutions sur le terrain, à travers des projets concrets.
Enfin, travailler en écosystème permet à une start-up de co-construire des solutions plus robustes en bénéficiant des retours de partenaires expérimentés.
Selon moi, l’open innovation permet à une start-up de se développer plus rapidement, de façon plus efficace et de s’imposer comme un acteur clé dans son secteur, tout en maximisant son impact en collaborant avec d’autres parties prenantes.
Comment cette collaboration a-t-elle influencé le développement de votre produit/service ?
La collaboration avec nos partenaires, qu’il s’agisse de grands groupes ou d’instituts techniques ou d’autres start-ups, a eu un impact significatif sur le développement de Foodpilot. Travailler main dans la main avec des acteurs aux enjeux variés nous a permis de concevoir des fonctionnalités plus rapidement, répondant directement à leurs besoins. Par exemple, à la suite des retours de nos partenaires, nous avons développé une collecte des data encore plus simplifiée, tout en conservant la rigueur scientifique nécessaire pour mesurer l’empreinte environnementale des produits.
Cette collaboration a également influencé notre approche produit en nous poussant à adapter notre solution à des environnements complexes. En intégrant des systèmes technologiques divers et en respectant les contraintes réglementaires propres à chaque secteur, nous avons fait évoluer Foodpilot pour qu’il devienne une plateforme encore plus robuste, flexible et interopérable.
Un autre point clé a été l’optimisation de notre IA. Les échanges avec des experts de l’industrie nous ont permis d’affiner nos algorithmes pour proposer des recommandations plus pertinentes et des plans d’action plus ciblés. Cette capacité à nous ajuster rapidement et à apprendre des retours de nos partenaires a renforcé la valeur de notre solution.
Enfin, cette collaboration a consolidé notre réseau de partenaires, créant un écosystème où chacun contribue à l’amélioration continue de Foodpilot. Cette collaboration a été pour nous un véritable catalyseur d’innovation, pour que foodpilot devienne une solution plus complète, plus pertinente et plus performante.
Quels conseils donneriez-vous à d’autres startups qui envisagent de se lancer dans un projet d’Open Innovation ?
Je ne considère pas avoir vécu avec Foodpilot de très nombreux projets d’open innovation, mais j’ai quelques petits conseils basés sur notre expérience.
- Choisir le bon partenaire : un exercice pas facile mais essentiel. Recherchez des partenaires qui partagent votre vision et vos valeurs. Assurez-vous que l’objectif de collaboration est clair pour toutes les parties au départ et ne pas hésiter, au cours du processus à s’assurer que l’objectif est toujours bien partagé. Un alignement stratégique dès le départ est crucial pour éviter les divergences et maximiser les synergies.
- Être prêts à apprendre et à s’adapter : l’open innovation repose sur un échange constant de savoir-faire. Restez ouverts aux retours, même s’ils semblent aller à l’encontre de vos convictions.
- Construire une relation de confiance : être transparent sur ses objectifs, ses capacités et ne pas hésiter à évoquer ses limites. Ne craignez pas non plus de partager vos incertitudes.
- Soyez flexibles dans la gestion du temps : dans un projet d’Open Innovation, tout le monde n’a pas la même cadence. Il faut arriver à accepter ce décalage et à jongler entre les attentes de rapidité d’une start-up et les processus plus longs des grandes entreprises.
- Et enfin ne perdez pas de vue votre vision : il est facile de se laisser déborder par les exigences d’un projet commun. Je vous encourage à garder en-tête la mission de votre start-up !
En résumé, je dirais que réussir un projet d’open innovation nécessite de l’écoute, beaucoup de flexibilité, et une volonté constante d’apprendre … tout en restant fidèle à sa vision.
Quelles sont les perspectives futures pour votre startup après cette collaboration ?
À la suite de cette collaboration fructueuse, nous nous tournons résolument vers l’international. Forts de l’expérience acquise et des résultats obtenus avec nos clients de cette filière, nous envisageons de déployer notre solution experte dans la filière porcine sur de nouveaux marchés, en ciblant prioritairement les grands pays producteurs comme l’Espagne et la Pologne.
Ces pays, où l’industrie porcine joue un rôle central, font face à des enjeux environnementaux et de traçabilité de plus en plus pressants. Notre plateforme, déjà testée et validée sur des projets ambitieux grâce à cette collaboration, est parfaitement adaptée pour répondre à ces problématiques spécifiques. Nous souhaitons donc capitaliser sur cette expertise pour accompagner les acteurs locaux à améliorer la durabilité de leurs pratiques, de l’élevage à la transformation.
Nous prévoyons d’établir des partenariats stratégiques avec des associations professionnelles et des entreprises locales afin d’adapter notre solution aux facteurs d’émission et aux réglementations de chaque pays. En nous appuyant sur les retours de nos premiers clients, nous pourrons affiner encore davantage notre offre et ainsi devenir un acteur de référence sur la scène européenne.
Avez-vous des projets en cours avec d’autres acteurs ?
Oui, nous avons actuellement d’autres projets en cours avec des acteurs de la filière laitière et de la filière viticole. Dans le secteur laitier, nous collaborons avec une coopérative laitière pour optimiser la gestion de l’empreinte carbone et améliorer la traçabilité des produits, tout en intégrant des indicateurs de bien-être animal.
Parallèlement, nous travaillons avec des viticulteurs pour mesurer l’impact carbone de leurs pratiques viticoles et identifier des leviers d’amélioration. Ces collaborations nous permettent d’adapter notre solution aux spécificités de chaque filière, tout en répondant aux exigences locales et aux nouvelles attentes des consommateurs en matière de durabilité.
Nous restons ouverts à d’autres partenariats dans ces secteurs, avec l’objectif d’accélérer la transition environnementale à l’échelle internationale en nous appuyant sur des projets concrets et innovants.
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