L’économie collaborative a le vent en poupe. Selon Forbes, plus de 90 000 startups composent le marché mondial de l’économie collaborative. En 2013, on estimait à 20 milliards d’euros le chiffre d’affaires du secteur. Il devrait atteindre 302 milliards d’euros d’ici 2025, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de + 36,4 % et une multiplication du marché par plus de 20 en 10 ans. Dans le même temps, 89% de la population française déclare avoir utilisé au moins une fois la consommation collaborative 1.
Le modèle collaboratif, qui repose sur le partage ou l’échange de biens, de services ou de connaissances entre particuliers via une plateforme d’échanges, semble désormais bien ancré dans les habitudes de consommation des Français. L’économie collaborative investit désormais tous les domaines de la vie quotidienne : courses alimentaires, transport, mode, garde d’enfants.
L’économie collaborative révolutionne la manière dont nous faisons nos achats. Elle transforme la relation entre les acteurs de la distribution et leurs clients. L’enjeu est alors de proposer une expérience de consommation « sans couture », sans contraintes. Liberté, flexibilité, qualité sont les maître mots de cette tendance de fond qui est orientée vers les besoins des consommateurs.
L’économie collaborative vient compléter l’offre de service des magasins, en proposant une meilleure expérience client qui se caractérise par un gain de temps (simplicité, rapidité) et/ou d’argent.
La livraison collaborative du drive au domicile en est un bon exemple. Elle apparaît ainsi comme LA solution la mieux à même de répondre aux défis posées par la livraison du dernier kilomètre. Ce dernier maillon de la chaîne est souvent le facteur principal de satisfaction ou de mécontentement du client. Pour la majorité d’entre eux, la livraison est le critère le plus important lors d’un achat en ligne.
La livraison collaborative, par sa flexibilité et sa rapidité, est le service qui répond le mieux aux attentes des e-shoppers
Selon la dernière étude du Capgemini Research Institute intitulée « The Last-Mile Delivery Challenge”, près des trois quarts (73%) des consommateurs privilégient la possibilité de choisir un créneau horaire de livraison flexible à une livraison rapide. Seulement 19% des entreprises placent la flexibilité en priorité. La livraison collaborative permet de répondre, en même temps, à cette double exigence.
Elle libère également les acteurs du retail alimentaire des coûts d’infrastructures et accroît leur capacité à livrer plusieurs clients en même temps ; ce que ne peut pas faire un camion par exemple.
De leur côté, les acteurs du retail spécialisé se tournent vers la livraison collaborative pour compléter leur offre e-commerce. C’est une alternative à la livraison en point relais et aux retraits en magasin qui ne sont pas toujours les plus flexibles pour les consommateurs. Elle permet également d’élargir le panel des produits proposés à la livraison (en dehors des gros volumes), d’améliorer la délivrance des produits en villes (notamment pour les magasins de périphérie), de favoriser l’acte d’achat de dernière minute et de gagner en délai de livraison ( H+1 à H+3 ).
Enfin, les acteurs du commerce de proximité font le choix de la livraison collaborative à domicile car ils y voient une manière de dynamiser les commerces de centre ville.
Désormais, avec l’intégration du collaboratif, un distributeur peut gagner entre 20 et 30% de nouveaux clients. La part de l’activité livraison dans son chiffre d’affaires e-commerce global représentant alors, selon son degré de maturité, entre 15 à 29%.
Tous les segments du retail évoqués ont un point commun : le souhait de faire de chaque magasin, une plateforme e-commerce performante, en déployant un service de livraison à domicile sans coût d’infrastructure, avec un impact social et environnemental positif tout en résistant aux assauts des acteurs pure-player comme Amazon ou Alibaba.
La livraison collaborative profite également aux distributeurs qui peuvent alors espérer gagner
La livraison collaborative du drive au domicile permet au distributeur de proposer à leurs clients un « service » supplémentaire, à un moment ou la livraison à domicile est devenu un acte « standard » de la consommation des foyers en France, notamment grâce au développement de la livraison sur l’offre e-commerce généraliste.
Ce service supplémentaire est apprécié des consommateurs qui demeurent ainsi fidèle à leur enseigne. En effet, selon l’étude du Capgemini Research Institute, 74% des clients satisfaits de leur mode de livraison comptent dépenser 12% de plus auprès de leurs distributeurs habituels. De plus, la majorité des clients (82%) partagent leur expérience positive avec leurs amis et leur famille.
L’économie du partage, un phénomène de société
Face aux innovations poussant à l’automatisation des modes de livraison du dernier kilomètre (livraison par drône notamment), le lien social défendu par le modèle de l’économie du partage rencontre des adaptes.
Ainsi, toujours selon la dernière étude du Capgemini Research, 55% des consommateurs se disent prêts à effectuer les livraisons aux habitants de leur quartier. Pour 64% d’entre eux, la personne qui effectue la livraison n’est pas un critère important, que ce soit un employé du magasin, une personne privée ou un transporteur tiers. Ils sont en fait 79% à se dire prêts à assurer ces livraisons pour un prix inférieur à celui proposé actuellement par les distributeurs.
1 – https://www.economie.gouv.fr/entreprises/chiffres-cles-economie-collaborative?language=fr
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