Le commerce de demain va nécessiter une accélération forte des flux, des rotations, une réduction des stocks et une mutualisation des ressources. Internet dans ce contexte apparaît comme un espace d’intermédiation dont sont progressivement éliminés ceux des intermédiaires, anciens ou nouveaux, n’apportant pas une réelle valeur en contribuant à la cohérence des interférences entre acteurs.
Tout ce qui suscite des frictions, des stocks, des délais est contre-productif dans une économie de flux rapides. Les agents intelligents, comme tout outil rendant plus pertinent les échanges, sont promis à un bel avenir.
L’objectif est de faire plus avec les mêmes ressources, mieux, à mon moindre coût et surtout différemment.
La livraison du dernier kilomètre doit complètement se transformer et même se réinventer. Elle est coûteuse et nécessite beaucoup de ressources en raison de la rigidité de la chaîne d’approvisionnement et de l’utilisation de technologies obsolètes. Ce sont des problèmes pour toutes les activités de commerce.
Des milliards de dollars d’investissements vont être investis dans les prochaines années pour améliorer l’efficacité de la logistique qui n’est pas adaptée à l’économie de l’Internet, c’est-à-dire une économie rapide, proactive qui travaille sans stocks. Objectif : augmenter le ROCE des entreprises.
Parmi ces innovations, la logistique liquide de la livraison du dernier kilomètre va jouer un rôle majeur.
Le mot «liquide» décrit la capacité de circuler librement. C’est le meilleur qualificatif pour décrire ce que sera la logistique du dernier kilomètre dans le futur. La bonne métaphore est celle de l’écoulement de l’eau.
Rappelons que l’option de livraison d’Amazon le lendemain semblait impossible il y a quelques années. Amazon peut maintenant contrôler / personnaliser toutes les étapes de l’exécution de la commande jusqu’à la livraison. C’est devenu naturel. Il en sera de même pour la logistique liquide.
Avec le logistique liquide, les distributeurs automatiques de demain seront de plus en plus des dépôts centraux de réception / collecte. Ils seront remplis « automatiquement » avec des articles basés sur l’historique d’achat et aussi sur les tendances constatées dans une communauté.
Dans les trois ans, 50% des entreprises prévoient d’offrir une expérience de la logistique unifiée complète qui permettra à un client de commencer et terminer la vente n’importe où. Ce sera un élément clé de la logistique liquide.
Plus généralement, les innovations digitales offrent de nouvelles solutions pour relever les défis existants, tels que l’automatisation des entrepôts, la livraison du dernier kilomètre et l’optimisation du transport.
Pour rendre possible cette nouvelle logistique, les innovations digitales seront au cœur de la transformation radicale de tout le processus de la circulation des marchandises. Il utilisera massivement l’IoT, la Blockchain, les wallets, le Big Data, l’IA, l’AR/VR, la robotisation, etc..
Avec l’intelligence artificielle, les consommateurs n’auront plus à commander des articles. Les articles vendront naturellement vers les consommateurs. De plus, l’acheteur quotidien deviendra aussi le transporteur. Les citoyens/consommateurs seront des abonnés sans le savoir.
Les avantages de la logistique liquide sont très clairs. La logistique liquide ne demandera aucun effort « physique » pour acheter un article. Il viendra naturellement à sa destination comme « l’eau ». Il ne sera donc plus nécessaire d’avoir des centres de distribution locaux et de faire plusieurs tentatives de re-livraison.
Avec le « logistique liquide », on pourra tester un objet n’importe où (par exemple dans notre salon ou même dans le train). Une simple action d’approbation et l’article sera livré avec un engagement de ponctualité de la livraison.
Le prochain défi sera donc la création de la meilleure expérience d’accueil au moment de la livraison de chaque produit : calendrier, réception, meilleur endroit pour livrer un objet sera au cœur du logistique liquide, etc.
Les moteurs de la logistique liquide (déclenché par les événements naturels, la géolocalisation et un monde globalement numérique massivement interconnecté) seront donc des géoservices. Ils seront rendus possibles grâce à la diffusion très rapide des innovations de la nouvelle vague du numérique : l’atmosphère IP, l’IoT + la Blockchain + le Big Data + l’intelligence artificielle + le edge computing + l’AR/VR + la robotisation.
Voici quelques exemples d’innovations digitales qui rendre possible la logistique liquide :
L’internet des objets.
Le fait de pouvoir surveiller les produits tout au long de la chaîne d’approvisionnement augmentera la sécurité tout en améliorant la qualité de la distribution.
Par exemple, grâce au suivi GPS moderne des véhicules et aux capteurs RFID, on peut collecter des données en temps réel sur l’état, l’emplacement des ressources, la température et d’autres formes de données concernant les éléments spécifiques. Cela aidera les responsables de la chaîne logistique à mettre en place de meilleurs contrôles de qualité, à assurer des livraisons rapides, à minimiser le vol et à avoir une vue d’ensemble de la chaîne d’approvisionnement pour faciliter la prise de décision.
Les données IoT peuvent être utilisées pour optimiser la planification en temps réel et le rééchelonnement des itinéraires, la gestion de la consommation de carburant et réduire les émissions afin d’augmenter les résultats de la société en matière d’opérations vertes. D’autres applications de l’IoT sont la détection de pannes pour planifier la maintenance, accroître la sécurité routière et garantir la conformité légale.
Les capteurs IoT peuvent être utilisés pour suivre l’inventaire et fournir des données qui aideront à analyser les tendances afin de prévoir les besoins futurs en matière d’inventaire. Cela permettra d’éviter les situations de sous-stock et de surapprovisionnement.
Logistique d’anticipation
Bien que la logistique d’anticipation ne soit pas encore très répandue, il ne fait aucun doute qu’elle deviendra un avantage concurrentiel pour tout commerçant.
Mis en œuvre par le biais de solutions logicielles, la logistique d’anticipation prédit la demande avant qu’elle ne se produise.
Cela permet aux entreprises de logistique d’améliorer considérablement l’efficacité grâce à des délais de livraison réduits et à une meilleure utilisation de leur capacité de transport et de leur réseau grâce à des algorithmes prédictifs dérivés du Big Data.
Véhicules de livraison autonomes
De tels véhicules devraient non seulement bouleverser l’industrie du transport…mais aussi celui de la logistique. Tesla a d’ailleurs dévoilé en novembre 2017 son tout nouveau camion électrique autonome, dont plus de 250 modèles ont déjà été pré-commandé par divers entreprises : Pepsi, Walmart, DHL, etc…
Considéré comme l’équivalent au sol des drones dans la livraison du dernier kilomètre, les véhicules à guidage automatisé présentent un potentiel de perturbation encore plus grand dans le secteur de la logistique.
Robotique & Automatisation
Dans des environnements moins structurés, les robots sont déjà capables de manipuler des objets, ce qui leur permet de prendre en charge des processus logistiques.
Ces robots sont soit automatisés à 100%, soit collaborent avec des personnes («cobot»).
Par exemple, des solutions entièrement automatiques déchargent des conteneurs ou des palettes.
La porte intelligente
Amazon a créé Amazon Key, un système de livraison qui permet aux livreurs d’entrer dans un domicile et de déposer les colis plutôt que de les laisser à l’extérieur et de risquer de les faire voler.
Cette « porte connectée » est livrée avec une caméra qui sera placée devant votre porte d’entrée, afin de surveiller en temps réel ou en différé le moment ou le livreur déposera le colis directement chez soi.
Blockchain
Dans une enquête récente réalisée par Xeneta, 72% des répondants ont répondu que la Blockchain serait appliquée à la logistique pour simplifier le travail administratif.
De manière simple, la technologie blockchain est un moyen très sûr de partager des informations entre les parties. La Blockchain crée un registre public numérique permanent des transactions qui peuvent être partagées entre un réseau distribué d’ordinateurs.
Les possibilités de partage de cette technologie créent de nombreuses opportunités pour les applications de logistique / chaîne d’approvisionnement. Parmi les avantages, il y a l’amélioration de la transparence et du partage des données au sein de la chaîne d’approvisionnement, un meilleur suivi des commandes, la réduction des erreurs et une meilleure détection des fraudes.
Par exemple, Walmart a annoncé qu’elle testait la technologie de la Blockchain afin de déterminer si elle était bien adaptée à l’identification de la source de la mauvaise nourriture dans la chaîne d’approvisionnement. IBM investit également dans la technologie et travaille actuellement sur le développement de produits blockchain.
IBM a développé avec Maersk, considéré comme le plus grand armateur de porte-conteneur du monde, une plateforme qui se propose de digitaliser toutes les étapes de la chaîne de transport. En effet, la gestion de ces chaînes demande encore de se soumettre à une multitude de procédures administratives successives, ce qui coûte du temps et de l’argent aux entreprises et ralentit les échanges.
Les transporteurs, quant à eux, seront tenus au courant en temps réel de la réalisation de chaque étape de transport pour préparer au mieux les conteneurs nécessaires. La blockchain est donc ici utilisée pour sécuriser cet échange de données avec un registre infalsifiable qui peut ainsi réduire le risque de fraude – qui représente plusieurs milliards de dollars chaque année. Accélérer les processus contribue également à réduire les délais de livraison pour les particuliers.
Apprentissage automatique
L’apprentissage automatique est une technologie destinée à transformer le secteur de la logistique tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Parmi les domaines d’application de l’apprentissage automatique dans le secteur de la logistique, citons l’optimisation des algorithmes permettant aux expéditeurs de sélectionner les opérateurs, d’acheminer et de contrôler la qualité, d’utiliser le traitement du langage naturel pour accélérer les saisies et préparation des commandes, validation des commandes et réduction des déchets dans l’entrepôt.
L’apprentissage automatique permettra aux acteurs impliqués dans la logistique permettra de gérer automatiquement les transactions lors d’un déplacement du véhicule de livraison.
Avec eWallet, il sera possible de gérer les paiements immédiats de manière sécurisée, même en cours de déplacement. Avec une Blockchain, on pourra collecter les frais de stationnement de péage ou d’autres frais comme le ravitaillement d’énergie ou d’autres services de livraison.
Le développement de Car eWallet assurera ainsi l’exécution des transactions en autorisant les paiements sans que l’utilisateur du véhicule ait à intervenir.
L’univers de la mobilité évolue rapidement. Les véhicules autonomes, voitures électriques et nouvelles prestations de mobilité sont passés de stade de concepts visionnaires à la réalité.
Réalité Augmentée (AR) & Wearables
Les technologies portables telles que les vêtements intelligents, les bras bioniques ou les lentilles de contact intelligentes constituent un puissant outil de soutien pour la main-d’œuvre humaine.
L’ajout d’un système de réalité augmentée, tel que des caméras portables ou des écrans intelligents en verre, ouvre une valeur supplémentaire aux sociétés de logistique, par ex. la ludification pour former et embarquer de nouveaux employés ou l’utilisation de lunettes intelligentes pour le choix, le positionnement et la numérisation afin de permettre aux employés de travailler en mode mains libres.
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