La nouvelle obligation de « reprise 1 pour 1 » des anciens meubles et son impact sur la Supply Chain.

Avis d'expert

Olympe CHABERT, co-fondatrice de SmartBack avec le support de Pauline CHOSSEC, fondatrice d’E-Picking et Eddy RICHAUVET, fondateur de ShopRunBack
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Cauchemar financier et logistique ou opportunité de fidéliser ses clients ?

L’obligation de reprise 1 pour 1, pourquoi ?

Depuis le 1er janvier 2022, la Loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (AGEC) impose le principe général de reprise gratuite de tous vieux meubles d’un client aux producteurs.

Pour comprendre la logique, revenons aux racines de la réglementation.

Le principe de la « Responsabilité Elargie des Producteurs » (REP), basé sur la logique de « pollueur-payeur » ne date pas d’hier ! Créé en 1975, il vise à rendre les entreprises, mettant des produits sur le marché, responsables de l’ensemble du cycle de vie de ces produits, depuis leur conception jusqu’à leur fin de vie. Ainsi, depuis 2012, les producteurs de meubles payent une éco-contribution à Ecomobilier, l’éco-organisme dédié aux déchets d’éléments d’ameublement (DEA) pour qu’il se charge des obligations que ça englobe : prévention en amont et tri, démantèlement, recyclage des vieux meubles en aval.

Mais avant d’en arriver là, il faut déjà capter le gisement de vieux meubles et le rediriger vers les points de collecte Ecomobilier. C’est tout l’objectif de ce nouveau décret : les distributeurs vont devoir proposer à leurs clients de reprendre, sans frais à leur charge, leur ancien meuble sur le point de livraison, notamment à domicile dans le cas de la vente à distance. Or, un Français jette en moyenne 3 meubles par an : il y a du pain sur la planche !

Qu’est-ce que ça change pour les acteurs de la filière du meuble ?

Les distributeurs ont deux obligations :

  • mettre en avant l’option dans le parcours d’achat client (développement technologique sur leur site e-commerce)
  • organiser cette reprise (opération logistique).

Le réflexe a été de se tourner vers les transporteurs pour leur demander de développer ce service. Mais ce n’est pas si facile ! Déjà, il y a un gros travail de pédagogie à faire auprès du client pour lui expliquer l’offre et ses modalités, filtrer les demandes, prendre en compte les annulations. Ensuite, les vieux meubles repris ne sont pas emballés et de tailles variables : ils peuvent donc facilement abîmer les produits neufs à livrer. Cela impliquerait aussi plus de ruptures de charges, de manutention et d’organisation de sa tournée. Enfin, savoir quoi faire des produits récupérés n’est pas une mince affaire. Il est impensable de faire remonter ces vieux produits dans l’entrepôt du distributeur mais il est compliqué de trouver une solution adaptée aux produits, en local, en limitant le stockage et le temps passé à les gérer.

Visuel article SmartBack pour le blog de SprintProject

Comment faire ?

Misons sur l’innovation pour structurer la filière ! Il faut mettre en place des nouveaux process, connecter les parties prenantes, automatiser l’orchestration des différentes étapes de la reprise.

Pour ça, on peut s’inspirer des start-ups tech qui se sont attelées à la digitalisation et simplification du processus de retours e-commerce. ShopRunBack, a réussi ce beau défi en augmentant de plus de 50% le taux de revalorisation des retours pour les distributeurs et les marques. Ceci grâce à une optimisation des différents maillons de la chaîne de valeur allant du déclaratif client sur le site marchand jusqu’à la qualification des flux logistiques de la reverse pour remise en stock ou en circuit de seconde vie.

Des start-ups logistiques, comme E-Picking avec ses consignes automatisées XXL implantées partout en France, pourraient mettre à disposition leur solution pour optimiser la collecte des reprises 1 pour 1 de meubles.  Des lots de meubles pourraient ainsi être constitués localement dans les lockers sécurisés d’E-Picking pour être ensuite transportés vers les points de recyclage Écomobilier adaptés. Travailler les flux DEA en consignes permettrait non seulement de massifier les flux, mais également de maîtriser : les créneaux horaires de re-livraison (accessible 24h/24), le coût du dernier/premier km, et le stockage dit “tampon” tout en garantissant un haut niveau de sécurité et traçabilité.

Et comment tire-t-on profit de cette nouvelle loi ?

Vous l’aurez compris, la mise en place de la « reprise 1 pour 1 » et l’organisation d’une filière de recyclage représentent des frais non négligeables pour les vendeurs. Ce nouveau service de débarras est « offert » au client mais il serait faux de dire qu’il est gratuit. Il est donc important de sensibiliser les consommateurs au coût réel de cette démarche, et d’en tirer des avantages.

Indirectement, cette nouvelle réglementation incite les marques à se pencher sur leur impact environnemental, de repenser le cycle de vie de leurs produits et de prêter l’oreille aux attentes de leurs clients. Aujourd’hui, 88% des consommateurs souhaitent plus d’engagement des marques.

Pourquoi ne pas faire de la « reprise 1 pour 1 » une opportunité de s’engager, pour de vrai, vers l’économie circulaire ? La loi parle de reprise un pour un d’anciens meubles, considérés juridiquement comme des « Déchets – DEA ». Force a été de constater que beaucoup de produits collectés sont toujours en bon état, ne méritent pas forcément de finir à la benne et pourraient faire de nombreux heureux.

842 000 tonnes de DEA ont été collectées en 2020 et seulement 5% ont été réemployées donc on peut clairement mieux faire ! Notre objectif : atteindre 60% de réemploi !

Comment ?  SmartBack a développé une solution de gestion clé en main de la reprise 1 pour 1 pour les distributeurs dont l’objectif est de sauver un maximum de produits de la benne. Lorsque le client décide de se débarrasser de son meuble, il le confie à SmartBack qui diagnostique l’état du produit et le propose à une association de son réseau, la plus proche possible de chez lui. Ainsi, le client final se fait doublement plaisir : en achetant un nouveau meuble et en donnant son ancien à un acteur local, engagé, qui lui trouvera un nouveau propriétaire.


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