Avec l’essor du e-commerce, amplifié par la crise sanitaire, la logistique se trouve à la croisée des chemins. Sans de réels changements et optimisation des process et des véhicules, les risques pour l’environnement ne pourront que s’accroître. À l’horizon 2025, la livraison des colis devra obligatoirement avoir lieu avec des véhicules propres et des algorithmes. Mais pas seulement.
Logistique et pollution : un constat inquiétant et des raisons d’espérer
La logique du vide est sans doute le point le plus noir de la logistique actuelle. Ainsi, selon un article des Échos, le coût écologique du vide entraîne :
- La dispersion de 122 millions de tonnes de CO2 ne serait-ce que dans le transport maritime. Si on y ajoute les camions sur la terre ferme, le compteur explose.
- La perte est alors évaluée à 4 milliards d’euros par an, causée par le vide…
Toute la chaîne logistique mérite d’être revue à travers des solutions innovantes. À cet égard, nombreuses sont les startups à proposer des algorithmes afin d’optimiser les tournées. Il s’agit notamment de moderniser les flux urbains et périurbains entre les entrepôts de colis via des logiciels et applications de gestion. D’autant plus que limiter les kilomètres, c’est aussi diminuer drastiquement les coûts.
Les nouveaux acteurs du secteur parviennent par exemple à automatiser par algorithme la sélection du véhicule propre adéquat et l’itinéraire du coursier de façon à optimiser au maximum les tournées. Dans le même temps, ils mettent en place des hubs urbains pour rapprocher les colis de leurs clients sur le principe de « proximity as a service ».
Les nouveaux modes de transport du dernier kilomètre
Aujourd’hui, les centres-villes et hypercentres deviennent de moins en moins praticables en voiture suite aux lois et décrets successifs pour limiter la pollution. La loi LOM (loi d’orientation sur les mobilités) a notamment encouragé les zones à faibles émissions (ZFE). De plus, à Paris d’ici 2030, les moteurs thermiques auront totalement disparu des rues. Par conséquent, les entreprises de livraison et de transport n’ont d’autre choix que chercher des modes de transport décarbonés pour le dernier kilomètre :
- Les piétons pour les distances courtes entre un point de livraison et un domicile, ou lorsque le client récupère son colis dans une consigne. Ce dispositif est déjà en test et fonctionne bien.
- Les vélos, avec un sac à dos pour les petits colis.
- Les vélos-cargos / triporteurs avec une sorte de remorque pour livrer une vingtaine ou une trentaine de colis selon leur taille.
- Les véhicules électriques pour les colis plus lourds ou volumineux.
Car il vaut mieux satisfaire les clients sur des promesses vertes qui apportent un véritable service. De même, s’agissant des créneaux de livraison, qui obligent à une gymnastique logistique très compliquée, ils doivent exister, mais avec des véhicules non polluants. Et, par conséquent, dans un périmètre restreint.
Sur une distance plus importante, des entrepôts jusqu’aux points de livraisons, l’évolution est encore difficile. Et pour cause, seules les stations de recharge pour voitures électriques connaissent une hausse en France. Le GNV (gaz carburant écologique) et l’hydrogène sont encore mal répartis sur le territoire, au contraire d’autres pays européens comme l’Italie et l’Allemagne, tel que le souligne LSA.
La logistique mutualisée
Dans tous les cas, les professionnels du e-commerce et de la livraison devront changer leur schéma pour correspondre à l’autonomie des modes de livraisons propres. Dans le même temps, les e-commerçants devront mutualiser leurs livraisons. De cette façon, les livreurs rempliront et videront leurs camions écoresponsables et leurs vélos-cargos au fur et à mesure. Dès lors, ils élimineront le vide qui coûte si cher…
Les entreprises du e-commerce devront, plus largement, modifier leurs process. Aujourd’hui par exemple, plus les produits achetés sont chers et volumineux, moins la livraison est simple. Alors que cela devrait être le contraire.
Par ailleurs, si des drones et des véhicules autonomes prendront une part importante dans les années à venir, cela nécessitera beaucoup d’hommes. Car contrairement à ce que l’on pense, par la croissance très importante que connaîtra encore le e-commerce, la logistique aura besoin de fortement recruter pour l’organiser. Dès à présent, les entreprises doivent former pour les métiers de la livraison de demain et anticiper les pénuries de main-d’œuvre. Mais cela ne se fera pas sans un besoin d’horaires flexibles.
Dans tous les cas, ces nouveaux modèles de logistique répondront aux besoins économiques des mois et des années qui viennent. Mais le secteur tout entier doit aussi anticiper sans tarder les futurs modes de consommation. Car son rôle est aussi de convaincre les clients du e-commerce d’opter pour des livraisons plus vertes.
Pour en savoir plus : www.coursierprive
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