Une crise, des contradictions…

Avis d'expert

Pascal LAURENCE, Directeur Général, Kwikwink
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La perturbation d’un écosystème par l’emprise de l’homme, a permis la transmutation entre les espèces d’un coronavirus (le bien connu dorénavant, Covid 19). La mondialisation des échanges notamment concernant les flux de personnes et de marchandises a conduit à un confinement de plus de la moitié de la population mondiale !

 

Dans la crise actuelle, il y a une contradiction notable

Or, cette crise a aussi démontré la pertinence des chaines logistiques et leur robustesse. En effet,  les chaines logistiques ont permis d’assurer la continuité des approvisionnements des marchandises dites essentielles.  – Et là, est la première contradiction. L’après « crise » (sanitaire pas économique, cette dernière fera bien plus de dégâts) se promettait à l’aune « d’un monde d’après », dans lequel, l’humanité allait devoir repenser son rapport au monde, sa vision de ce dernier, et ses modes de consommation voire d’existence. Mais « ce monde d’après » n’est pas un monde « neuf ».

Et l’Homme continue de tenter de résoudre les problèmes avec les mêmes modes de pensées qui les ont créés. La preuve en est, le confinement n’a conduit qu’à la mise en place de solutions éculées. Mise en avant des circuits courts de consommation, démultiplication des applications de type « click&collect » et dérivés, paiement par avance de prestations à venir pour soutenir les activités frappées de fermetures administratives.

Mais, qu’y a t il réellement de nouveau dans ces solutions ? Où sont les innovations et autres pas de côté, les ruptures technologiques empreintes d’un monde plus responsable ?

 

Le déconfinement ou la fin du décongestionnement…

Certes, la période de confinement a eu au moins un avantage. En tout cas un qui a été facilement identifié. Celui de démontrer les effets écologiques d’un décongestionnement des flux de circulation. A titre d’exemple, le 13 mai, le pic de congestion en région parisienne, en nombre kilomètre de bouchon, était comptabilisé à 25 kilomètres. Le chiffrage habituel du pic de congestion est de 275 kilomètres de moyenne sur une journée de référence ! Ce décongestionnement, plus prosaïquement, a permis aux lyonnais de revoir le Mont-blanc ou à certains ressortissant indiens de découvrir les sommets du toit du monde, depuis chez eux.

Mais au-delà de revoir le ciel, cela pousse à s’interroger sur l’impact des contraintes de circulation dans la gestion des flux. Et au-delà des impacts, il est peut être intéressant d’envisager les solutions de contournement des contraintes. Car et là encore c’est une contradiction, la crise sanitaire a permis le décongestionnement mais sans adaptation réelle. C’est bien l’arrêt des flux de transports individuels issu du confinement de la population ou de l’interdiction d’une circulation non motivée à plus de 100 kilomètres du lieu de résidence qui ont conduit au décongestionnement.

Or les contraintes sont des contraintes d’horaire, ou de tonnage ou de gestion de stationnement. Les solutions en expérimentation reposent que sur deux axes. Le premier est la mutualisation des flux avec un regroupement des zones de livraison. Le second est la croyance dans la mise en place de modes de livraison moins polluants (moteurs électriques…). Ce second axe ne sera accessible qu’à horizon 2035 au mieux. Et là encore, où sont les innovations, les pas de côté, les ruptures ?

 

La mutation des modes de consommation

La crise sanitaire a mis en avant une augmentation des modes de livraison. Le Cabinet Neilsen indique une progression de 45% de la livraison au domicile pour les produits de grande consommation (chiffre de mars 2020). Parallèlement, UFC Que choisir indique un une progression de 20% des consommateurs qui entendent continuer la livraison à domicile. Cette augmentation est aussi la démonstration de l’augmentation du poids du e-commerce pour la partie PGC, tel qu’indiqué dans le baromètre de la FEVAD.

Or ces augmentations, endémiques ou épisodiques, l’avenir nous le dira, appellent encore une fois à repenser la maîtrise du dernier kilomètre. En effet, on en revient là. La concentration des flux engorge encore et toujours le dernier kilomètre.  Tout comme le confinement nous limitait à cette distance de rayon comme espace vital. Contradiction encore, un événement mondial a induit un espace de liberté physique d’un kilomètre pour les résidents français.  Or ce dernier kilomètre, repose sur un paradigme, sauf à être incomplet. La clé de la maîtrise des enjeux du dernier kilomètre repose sur la faculté de parcourir le dernier mètre.

Sans option sur ce dernier mètre, l’ensemble de la chaine de valeur amont est vouée à l’échec tout comme des no-show sont voués à se retrouver en dépôt ou en point relai. L’absence de solution  efficace dans le dernier mètre impose des kilomètres parcourus en trop, des coûts écologiques en trop, … et ce, peu importe les efforts effectués en amont. Mutualisation, technologie green, etc verront leurs impacts bénéficiaires devenir au mieux neutres au pire nuls. L’ensemble des efforts d’innovation doit donc se porter sur le dernier mètre pour permettre de tirer bénéfice de l’ensemble des effets de leviers antérieurs tout en maximisant l’expérience client.

 

A l’avenir, et pour l’Avenir, la recherche et l’innovation sur le dernier kilomètre et le dernier mètre relèvent d’une approche devant prendre en compte la notion de Smart City. Toutefois, peut il y avoir il une Smart City aboutie sans prise en compte d’une Smart Supply ? La volonté de Kwikwink , en qualité de tiers de confiance dans la livraison en l’absence, est d’apporter sa touche d’imagination dans la mise en place d’une Smart Supply, afin de sublimer tant l’expérience client que la maîtrise des contraintes du dernier mètre.

 


 

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