De la révolution hydrogène

Avis d'expert

Fabio Ferrari - CEO de Symbio, équipementier en systèmes hydrogène, filiale de Michelin
Publié le :
Mis à jour le :

C’est à priori une révolution : le 3 septembre dernier, CNH Industrial, maison-mère d’Iveco et d’Heuliez, a annoncé une alliance stratégique avec Nikola, un constructeur nord-américain de camions électriques hydrogène, dont les premiers modèles ne sont pas encore commercialisés. Pour la première fois, un grand constructeur de poids-lourds européen prend ainsi officiellement le virage de l’hydrogène.

 

Révolution ou évolution ?

Mais pouvait-il vraiment en être autrement ? Derrière l’apparence d’une « révolution » n’y aurait-il pas – même si personne ne remet en cause l’importance de l’annonce – une « inévitable évolution » ? Parce qu’elle réconcilie le zéro-émission et la liberté d’usage, la technologie hydrogène s’impose en effet aujourd’hui comme une des rares capable de répondre aux professionnels du transport de marchandises et de la logistique urbaine qui souhaitent faire de la transition énergétique une réalité dans leur secteur (le plein s’effectue en quelques minutes sur les utilitaires et l’autonomie est au moins doublée par rapport à celle des modèles équivalents à batterie seule).

Le gouvernement français prévoit d’ailleurs que près de 2000 camions et plus de 20 000 véhicules utilitaires légers seront sur les routes d’ici à 2028, avec les 1000 stations de recharge qui leur permettront de faire le plein facilement. « L’évolution » est déjà en marche dans les régions : l’Ile-de-France devrait compter une trentaine de stations d’ici à 3 ans, l’Auvergne-Rhône Alpes une vingtaine, alors que la Normandie s’apprête à atteindre les 15 dans quelques mois. Certains pays y vont même au pas de course : en Chine notamment, c’est le cap de la centaine de milliers de camions qui sera largement dépassé en 2028…

 

Le rôle clef des équipementiers

Reste à transformer ces plans en réalité, et cela est largement dans les mains des équipementiers en systèmes hydrogène. Symbio, filiale de Michelin et au cœur d’une joint-venture en cours de création avec Faurecia, en est un, tout comme Bosch-PowerCell ou Ballard Systems par exemple. Ces derniers doivent en effet réussir à baisser les prix de leurs système – pour que les véhicules soient accessibles – donc standardiser leurs produits et accroître rapidement leurs capacités de production. Néanmoins, ils doivent aussi considérer le fait que les différents segments de véhicule n’ont pas le même niveau de maturité (plus de 300 Renault Kangoo ZEH2 circulent sur les routes européennes, alors que les poids-lourd sont à l’état de prototype). Pas question donc de négliger l’agilité et la capacité de personnalisation des produits au nom de l’impératif de standardisation. Pas simple. Enfin, ils doivent aider les constructeurs à réduire le temps de développement de leurs véhicules hydrogène… car de nombreux professionnels, de plus en plus contraints pour accéder aux centres villes notamment, attendent.

 

Symbio relève ces défis

Forte du soutien du groupe Michelin, sa maison-mère, et des perspectives de joint-venture avec Faurecia, Symbio s’est dotée des atouts nécessaires pour relever les défis propres au marché de la mobilité hydrogène :

  • Une gamme complète et standardisée de kits hydrogène (« StackPack » en version techique), pour répondre rapidement aux constructeurs et réduire le temps de mise sur le marché des véhicules
  • Une capacité à personnaliser ces kits et à les adapter rapidement aux spécificités des véhicules électriques des constructeurs.
  • Un outil de production très flexible, pour répondre aux besoins de plusieurs constructeurs en même temps tout en limitant les coûts.

Une révolution du métier d’équipementier ? Certes non ! Mais une importante… évolution !

Consulter tous les articles « Avis d’expert » sur le blog de SprintProject 

NEWSLETTER SPRINTPROJECT

S'inscrire à la Newsletter

L'innovation, de la réflexion à la mise en oeuvre

Vous affirmez avoir pris connaissance de notre politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment à l'aide des liens de désinscription ou en nous contactant à contact@sprint-project.com

Une question ?
Un avis ?