Les entreprises de logistique sont aujourd’hui particulièrement ciblées par les organisations malveillantes de tous bords. En effet, ce secteur d’activité leur délivre plusieurs possibilités opérationnelles tactiques et stratégiques et n’offre pas un niveau ni une culture de sûreté aptes à contrer ces actions.
La supplychain est ainsi située dans les pourcentages élevés de ciblage par les organisations malveillantes (terrorisme / banditisme / escroqueries & fraudes etc…) en raison de son faible ratio risques / bénéfices sur actions malveillantes par ces mêmes entités.
Elle représente une cible privilégiée pour des acteurs professionnalisés, qui profitent de son déficit en culture de sûreté et qui lui opposent une solide formation ou expérience de terrain.
Elle est un point d’intérêt majeur des organisations terroristes.
Défini comme l’utilisation illégale de la force contre les personnes ou les biens dans le but d’intimider ou de contraindre un gouvernement ou une population civile, le terrorisme considère les supply chain et les opérateurs afférents comme un élément potentiellement stratégique pour ses actions, tant dans les capacités de disruption des chaînes d’approvisionnement que dans ses capacités de facilitation pour transporter des éléments humains ou techniques potentiellement perturbateurs ou ciblés.
L’analyse récente de 80 000 incidents terroristes (périmètre monde) fait apparaître que les chaînes d’approvisionnement sont ciblées par des organisations terroristes au moins une fois tous les 7 jours, en moyenne.
Ces attaques visent les flux d’approvisionnement, les transports stratégiques (énergie, opérateurs nationaux ou identifés à des pays particuliers etc…), les infrastructures de transport, y compris les hubs ou encore les sites stratégiques en lien avec des cibles identifiées (zones aéroportuaires, ports etc…).
La logistique est donc une cible essentielle.
Du point de vue de la chaîne d’approvisionnement, les conséquences d’un acte terroriste sur des lieux tels que les aéroports, les ports ou encore les chemins de fer ne sont pas très différentes de celles causées par les catastrophes naturelles. Par conséquent, l’anticipation et les efforts de préparations devraient être similaires.
Les attaques sur les supply chain peuvent prendre des formes protéiformes dont voici quelques exemples :
– détournement de matières rentrant dans le cadre de conception d’engins explosifs (détournement engrais, produits chimiques, matières pyrotechniques etc)
– détournement / sabotage de matières stratégiques et / ou à haute valeur ajoutée (approvisionnements militaires, sensibles en technologie etc…),
– sabotage de cargaisons en besoins primaires (nourriture, médicaments…)
– sabotage de chaîne d’approvisionnement vers une cible potentielle,
– infiltration de personnels malveillants / non identifiés pour permettre circulation & trafics illicites,
– blanchiment d’argent à fins malveillantes,
– Circulation de marchandises / personnels illicites (opérateurs terroristes, armes, drogue, explosifs etc…)
– Injection de colis piégés dans les circuits de distribution urbains,
– Vols / détournements de véhicules et de fret à fin terroriste (voitures-bélier etc…)
A ces risques se rajoutent ceux liés au banditisme qui souvent dans le secteur est lié au terrorisme en tant que facilitateur / approvisionneur / pourvoyeur.
Par ailleurs, de par la nature même de leur activité, les entreprises de logistiques travaillent parfois pour des composantes sensibles et « intéressantes » en terme de valeur de ciblage pour des personnes malveillantes (logistique militaire, pharmaceutique…).
Elles sont également le plus souvent implantées dans ou près de sites à « valeur ajoutée » pour ces mêmes personnes / organisations : près ou dans des aéroports, près de lieux sensibles (raffineries, installations militaires…).
Enfin, la marge relativement faible sur le transport des produits rend la mise en place d’une sécurisation élevée parfois délicate alors même que la nature des produits transportés (luxe, electronique etc…) est susceptible d’attirer l’attention d’une malveillance importante basée sur le vol de marchandises à peu de risques et parfois encouragé / facilité par l’interne via divers supports.
Ce secteur d’activité particulier offre ainsi plusieurs possibilités opérationnelles tactiques et stratégiques, pouvant être utilisées à des fins malveillantes.
Il est donc nécessaire et essentiel de s’adapter aux différents spectres de la menace, en appliquant notamment au sein de l’entreprise des formations et des actions spécifiques afin de réduire le niveau de risques.
Rappelons ici que la maîtrise et l’appréhension des risques est une nécessité légale pour les entreprises.
Les articles L. 4121-1 à 3 et R. 4121-1 et 2 du Code du travail obligent l’employeur, via l’obligation générale de sécurité qui lui incombe, d’évaluer les risques éventuels et de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des salariés de son entreprise. sûreté
Ceci passe bien entendu par l’évaluation de son propre niveau de sécurité interne, des risques afférents à son activité et au fait d’intégrer que sa sécurité repose sur tous les maillons de sa chaîne interne, notamment les plus faibles, qu’il conviendra de renforcer. sûreté
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