Rencontre avec Johan Ricaut, Cofondateur de Shopopop, la startup créée en 2016 qui révolutionne la livraison à domicile, avec un concept novateur : la livraison collaborative. Des livraisons sont effectuées par une communauté de particuliers bienveillants qui mettent à profit leurs trajets quotidiens.

Qui êtes-vous ? Et d’où vient votre envie d’entreprendre ? 

Je suis Johan Ricaut, jeune entrepreneur nantais. J’ai d’abord étudié à l’IDRAC, école de Commerce à Nantes jusqu’en 2015. Puis, je me suis rapidement pris au « jeu » de l’aventure entrepreneuriale, en participant à un concours de création de Startup dès 24 ans.

Comment est née votre entreprise (contexte, constat, objectifs de départ, évolution…) 

J’ai rencontré Antoine Cheul en 2015, par l’intermédiaire de Prashant, un de nos anciens professeurs. Cette rencontre nous a permis de réfléchir au développement d’un concept de livraison découvert par Antoine, alors qu’il travaillait en Inde : la livraison de lunch boxe par les Dabbawallahs. 

À cette époque déjà, l’essor de nouveaux modèles et modes de consommation en Europe, tel que le covoiturage et l’e-commerce alimentaire, ont consolidé notre vision d’un projet de livraison collaborative à domicile. 

Et c’est ensemble que nous avons lancé Shopopop la même année.

Qui sont vos clients ? Et quel est le besoin auquel vous répondez ? 

Nous avons un rôle d’intermédiaire ; nous mettons en relation les bonnes personnes au bon moment, c’est la mission de base de Shopopop.
Shoppers, commerçants et clients sont rassemblés dans un cercle vertueux où chacun bénéficie des ressources de l’autre au quotidien. 

Pour les Shoppers, ça leur permet de rentabiliser des déplacements, faire un geste pour la planète en mutualisant des trajets, récolter un pourboire, appartenir à une communauté, sortir de chez soi et voir du monde, se sentir utile, participer à l’économie collaborative, et contribuer à l’économie locale.

Pour la grande distribution alimentaire ou spécialisée, la livraison collaborative permet d’offrir aux clients le choix d’un autre mode de livraison, de leur proposer un service vertueux et de participer également à cette économie dite collaborative. 

Pour les commerçants de proximité, livrer avec Shopopop, c’est développer un service de livraison sans contrainte logistique pour vendre, développer ses activités e-commerce et acquérir de nouveaux clients.

Enfin, les destinataires ont l’opportunité de rencontrer de potentiels voisins, encourager un mode de livraison plus durable et collaboratif, en bénéficiant d’un service flexible et efficace. 

En quoi votre solution peut améliorer l’existant dans la Supply Chain ? 

La supply chain est un environnement complexe et dense. La livraison collaborative, que l’on pourrait appeler aussi cotransportage, permet d’apporter une nouvelle solution à l’ensemble des formes et modèles de livraison déjà existants au sein de la Supply Chain. Avec Shopopop, on apporte une nouvelle forme de consommation basée sur l’économie collaborative. Nous voulons proposer une expérience de livraison qui soit soucieuse :

• • de garantir un commerce local et responsable, 
  • de préserver un modèle social où l’humain prime via notre belle communauté de particuliers livreurs,
  • et de préserver au mieux l’environnement, en mutualisant des trajets déjà prévus pour réaliser des livraisons.

Où en êtes-vous aujourd’hui dans le développement de votre entreprise ? Et quel est votre plan d’action ? 

Shopopop est une entreprise française qui opère aujourd’hui sur 8 pays européens en tant que leader de ce nouveau modèle de livraison à domicile. L’ambition et le projet de l’entreprise est de renforcer cette position en développant des partenariats dans les environnements du retail alimentaire et spécialisé. Le cotransportage va devenir un nouveau standard dans la façon dont le consommateur peut recevoir ses achats. 

Quel est votre avis sur le quick commerce et les dark stores ? 

La livraison express a connu un véritable boom avec la crise Covid et a donné naissance à des commerces zombies : supérettes et restaurants sans clients. Essaimant de façon désordonnée comme avant eux les vélos et les trottinettes en libre service, les dark kitchen puis les dark stores ont fleuri dans les centre-villes, avec la promesse de livrer en moins de 10 mn pour tous les besoins ne pouvant attendre, du bocal de cornichons au gel douche.

L’émergence de ces nouveaux services cache parfois une réalité plus sombre pour les livreurs ou pour l’environnement. Sans compter que, sous couvert d’achats de première nécessité, ils s’imposent comme un standard de consommation paresseuse où l’acheteur n’a plus à quitter son canapé.

Si la livraison à domicile est devenue un standard de la vie quotidienne, le consommateur doit être conscient qu’aucune solution n’est gratuite ou neutre, que ce soit du point de vue de l’environnement ou du droit social. Quand il n’est pas supporté par un commerçant qui doit renoncer à son indépendance pour survivre, le coût pèse sur les épaules d’un livreur qui sacrifie sa protection sociale ou sur celles du dynamisme d’un territoire et de la qualité des services disponibles pour ses habitants.

LA MINUTE STARTUP

En savoir plus : https://www.shopopop.com/ 

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