2024 : la délégation japonaise arrive à Paris pour participer aux Jeux Olympiques. Le Covid 20 a succédé au Covid 19, mais les vaccins ont réglé le problème entre-temps. Cette fois-ci, tout a été repensé pour se conformer aux impératifs climatiques, et les containers de matériel sportif sont arrivés séparément une semaine avant et ont été livrés directement au village olympique, par transport neutre en CO2 et sans manutention aucune.
Rêve d’aujourd’hui, réalité de demain ? Peut-être pas !
Débuter dans un nouveau métier, comme la logistique urbaine, comporte quelques inconvénients, pour un « outsider », comme l’ignorance de l’historique du domaine, de ses habitudes et des pratiques souvent forgées par les épreuves du passé. Cette faiblesse initiale permet toutefois de dépasser des barrières, souvent psychologiques et liées à des historiques parfois mouvementés du secteur. Mais ça n’empêche en rien de rêver un peu.
Dans mon cas, un passé dans la technologie au sens large, à la fin du siècle dernier a été marqué par la transformation radicale d’univers fermés dits « propriétaires ». L’un des rares survivants est IBM, au prix d’une transformation radicale, vers des univers dits ouverts, où tout communique avec tout (ou presque), à des niveaux d’abstraction élevés. La base en est l’interopérabilité ([1]).
Dans le domaine de la logistique urbaine, les contraintes semblent exacerbées à tous niveaux et toujours de manière contradictoire. Ainsi, pour le e-commerce, les délais courts, même très courts, sont devenus la norme, alors que la capacité à déplacer des objets se restreint. Parmi toutes ces contraintes, un objectif cardinal est d’éviter les ruptures de charges, synonymes de coûts et délais additionnels.
Pour prendre cet exemple ambitieux et donc rêver un peu, pourrait-on imaginer ce transport d’un container (appelons-le un Cube), par avion, vers le centre de Paris, sans intervention de manutention en chemin, et sans attendre 2024 voire plus ? Il semble bien que c’est possible et proche désormais (2021), comme l’a révélé la rencontre et les échanges avec le fondateur de l’entreprise XYT.
Que faut-il pour y parvenir, en plus de la volonté ?
- Un véhicule pour transporter des cubes ou containers (format IATA) depuis l’aéroport, format 19 Tonnes.
- Un Hub urbain pour le transbordement vers un Véhicule utilitaire léger de chaque cube
- Un Véhicule urbain léger, de préférence économe en énergie (électrique ?) pour la livraison dernier kilomètre
- Un environnement logiciel et des applications pour piloter le dispositif depuis son smartphone
Les trois premiers éléments existent aujourd’hui et sont homologués. L’ensemble est à valider pour cet usage spécifique, pour certification et mise en service en 2021. Le quatrième viendra vite ensuite.
Ce type de véhicule urbain sera électrique en prime, conçu et fabriqué en France. La conception a été entièrement réalisée en fonction de son mode de propulsion et pour des usages de logistique urbaine justement.
Les deux points clés aujourd’hui sont le transfert du cube (format IATA pour le transport aérien) du camion initial sur un véhicule urbain de livraison et l’homologation du dispositif. Premier point résolu avec le schéma joint ici, deuxième point qui pourrait trouver son épilogue début 2021. Et donc, pourquoi ne pas prendre rendez-vous à l’été 2021 pour l’arrivée des premiers cubes acheminés de la sorte ?
Repassons maintenant en mode accéléré vers les JO 2024, pour le scénario final :
Départ du pays d’origine
- Les effets des sportifs sont pré-enrégistrés dans le cube
- Le cube est transféré à l’aéroport et injecté dans le fret
- Les sportifs se rendent à l’aéroport en transport en commun (grande première !). Ils n’ont qu’un bagage à main…
Arrivée à Paris
- Le cube est pris en charge à l’aéroport par un porteur 19T aménagé puis par un porteur Pixel XL après transfert dans un entrepôt urbain
- Les sportifs voyagent en transport collectif (nouvelle première !)
Les JO 2024
- Les sportifs sont logés au village olympique
- Les cubes suivent leurs déplacements entre le village et les sites d’entrainement et de compétition
- Les effets des sportifs et de leur staff sont sécurisés et en permanence disponibles
- Les sportifs peuvent se déplacer en transports en commun.
Une application sur smartphone permet à toutes les délégations de gérer les transferts de matériel. Et l’usage valide les vertus du concept, applicable à tant d’autres situations.
[1] L’interopérabilité se définit comme la capacité que possède un produit ou un système, dont les interfaces sont intégralement connues, à fonctionner avec d’autres produits ou systèmes existants ou futurs et ce sans restriction d’accès ou de mise en œuvre. Il convient toutefois de distinguer «interopérabilité » et « compatibilité ». Cette interopérabilité permet ainsi de créer un réseau, dont la force dérive de la force de ses composants.
Pour en savoir plus : www.urbanhub
Crédit photo : XYT
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